Quand j’ai commencé dans la gestion de projet, le quotidien n’avait rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Outils, communication, matériel… tout était plus lent, plus lourd, et parfois franchement artisanal.
Avec le recul, ces anecdotes font sourire, mais elles montrent aussi à quel point notre métier a évolué.
📐 Le Rotring et le calque : planifier au millimètre
Mon premier PERT (planning de projet) ? Réalisé au Rotring sur du papier calque. Chaque trait devait être parfait, sinon tout était à recommencer. 👉 Autant dire qu’on ne changeait pas un planning à la légère.
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📠 Le fax : l’urgence… à la vitesse du papier
En cas de crise sur un chantier, j’envoyais un fax au conducteur de travaux. Pour être sûr qu’il l’avait reçu, j’appelais derrière. 👉 Aujourd’hui, on clique sur Teams ou Slack. Avant, on croisait les doigts pour que le fax passe.
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💻 L’Osborne 1 : l’ancêtre du portable
Un sponsor est arrivé en Copil avec une valise à roulettes : son premier ordinateur portable, un Osborne 1. Il était fier, mais la machine pesait presque 12 kilos. 👉 Aujourd’hui, on s’étonne quand un PC dépasse 1,5 kg.
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🖋️ Le parapheur : valider en circuit papier
Un compte-rendu ou un contrat ? Direction le parapheur. L’assistante le préparait, le chef signait, et il repartait pour un autre bureau. 👉 Aujourd’hui, on signe en quelques clics avec DocuSign.
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📒 Le Filofax : l’agenda du chef sérieux
Pas de Google Calendar ni de smartphone. Les chefs sérieux avaient leur Filofax : agenda papier, répertoire client, cartes de visite. 👉 L’outil indispensable pour exister dans son rôle.
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📌 En résumé
Ces anecdotes montrent que :
La gestion de projet a connu une révolution technologique en 30 ans
Les outils sont plus rapides, mais les fondamentaux humains restent : communiquer, planifier, arbitrer
Regarder en arrière rappelle qu’on progresse toujours grâce aux contraintes du passé
3 vérités que j’aurais aimé entendre en tant que jeune chef de projet
Quand j’ai débuté dans la gestion de projet, je croyais que tout reposait sur les méthodes, les outils et les process.
Aujourd’hui, avec l’expérience, je sais que ce n’est pas le cœur du sujet.
Si je pouvais parler au jeune chef de projet que j’étais, je lui dirais 3 vérités simples, mais décisives.
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Conduire un projet, c’est avant tout une aventure humaine
À mes débuts, je pensais que maîtriser les outils suffisait pour réussir. Faux.
Un projet ne vit que grâce aux femmes et aux hommes qui y travaillent. Sa richesse vient des profils différents, des talents variés, et parfois… des contradictions.
👉 Les outils structurent. L’humain fait réussir.
Mon conseil : passe une certification si tu veux, mais ne t’y accroche pas trop. Ce qui fera la différence, ce sont tes qualités relationnelles et ta capacité à fédérer.
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Avoir raison ne sert à rien… si tu es seul à le penser
Jeune ingénieur, je croyais que démontrer la justesse de mon raisonnement suffisait pour convaincre. En réalité, avoir raison tout seul ne sert à rien.
Un projet avance uniquement quand les autres adhèrent à ton idée.
👉 Convaincre ne repose pas sur la logique pure, mais sur la perception, la confiance et la capacité à embarquer les parties prenantes.
Mon conseil : forme-toi au coaching, à la communication ou à la négociation. Ces compétences valent autant que tes équations.
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Les conseils ne servent à rien… sauf à se faire sa propre expérience
À l’époque, je pensais qu’un conseil, surtout quand on me le demandait, devait être suivi à la lettre. Avec le recul, je sais qu’un conseil reflète surtout le vécu de celui qui le donne.
👉 Tu dois vivre tes propres expériences, tester, te tromper, recommencer.
Mon conseil : écoute les plus expérimentés, mais choisis ton chemin. Tu n’es pas dans leurs chaussures, ton contexte est différent.
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En résumé
Ces trois vérités m’ont marqué :
Le projet reste avant tout une aventure humaine
La raison seule ne suffit pas, il faut savoir convaincre
Les conseils valent peu sans expérience personnelle
Un jeune chef de projet qui intègre ces leçons progresse plus vite et construit un leadership solide.
Les 5 types de réunions projet à connaître absolument
Dans un projet, les réunions rythment la vie de l’équipe et la prise de décision. Bien menées, elles fluidifient la communication, donnent de la visibilité et permettent de trancher rapidement. Mal cadrées, elles deviennent une perte de temps.
Voici les 5 types de réunions incontournables en gestion de projet, leur rôle et leurs bonnes pratiques.
Rédiger une User Story : un outil simple, agile… et adaptable à tout type de projet
Dans de nombreux projets, le besoin réel de l’utilisateur est mal compris, mal exprimé… ou carrément oublié.
La méthode des User Stories apporte une solution simple, claire et collaborative pour mieux capter les attentes des utilisateurs – que vous soyez en mode agile ou classique.
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C’est quoi une User Story ?
Une User Story est une phrase courte, structurée, qui exprime un besoin du point de vue d’un utilisateur. Elle permet de recentrer le projet sur la valeur attendue, plutôt que sur le livrable.
🧩 Formule type : En tant que[utilisateur cible], je veux[ce qu’il ou elle cherche à faire], afin de[objectif ou valeur attendue].
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Pourquoi utiliser des User Stories ?
Avec User Story
Sans User Story
✅ Besoin centré sur l’utilisateur final
❌ Brief flou ou trop centré livrable
✅ Vision commune entre toutes les parties
❌ Risque de malentendus fréquents
✅ Focus sur l’impact recherché
❌ Dérive : on produit, mais sans effet réel
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Attention aux fausses User Stories !
Une User Story n’est pas une description de livrable, ni une solution prédéfinie.
❌ Mauvais exemple
✅ Bon exemple
On veut un flyer A5 recto/verso en quadri
Je veux comprendre rapidement l’offre
On a besoin d’un visuel impactant
Je dois capter l’info en 3 secondes
On produit une vidéo de 30 sec
Je veux savoir en quoi ça améliore mon quotidien
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Comment construire une bonne User Story ?
En 3 étapes simples en atelier :
Choisir un projet réel ou une fonctionnalité
Identifier clairement la cible : utilisateur, client, collaborateur, etc.
Compléter la phrase type : En tant que, je veux, afin de
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Et si on est en méthode traditionnelle (waterfall) ?
Même si la User Story vient du monde agile, elle est aussi très utile dans un projet en mode classique (cycle en V, waterfall). 👉 Elle ne remplace pas un cahier des charges fonctionnel (CDCF), mais peut l’enrichir dès la phase de cadrage.
User Story
CDCF (Cahier des Charges Fonctionnel)
Centrée sur l’utilisateur et la valeur
Centré sur les exigences fonctionnelles
Formulation accessible et rapide
Structuration technique ou normative
Support de dialogue
Base contractuelle ou de validation finale
💡 Bon usage : Commencez par des User Stories pour clarifier les intentions métier, puis transformez-les en exigences formalisées dans votre CDCF.
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En résumé
✔ Une User Story rend le besoin humain, compréhensible et partageable ✔ Elle permet de faire le lien entre stratégie, utilisateur et livrable ✔ Elle est complémentaire au cahier des charges dans les projets classiques
💬 « Une User Story bien formulée est un petit investissement pour un gros retour sur clarté. »
3 sponsors de projet à fuir… et les clés d’un bon sponsor de projet
Dans tout projet, le rôle du sponsor est essentiel.
C’est lui qui porte le projet au sein de l’organisation, valide les grandes orientations, sécurise les moyens et soutient le chef de projet en cas de difficultés.
En théorie.
Mais dans la vraie vie… certains profils de sponsors peuvent saboter un projet sans même s’en rendre compte 😬.
En voici trois à fuir — ou à coacher intensivement.
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Le sponsor : un rôle souvent mal compris
En préalable, la définition d’un sponsor.
Le sponsor de projet, parfois appelé « maître d’ouvrage », est :
Le référent stratégique du projet
Celui qui définit les objectifs globaux et le niveau d’ambition
Un garant de l’alignement avec les priorités de l’entreprise
Le débloqueur de ressources et d’arbitrages
Sans lui, un projet peut vite se retrouver isolé, sous-financé, ou pris en étau entre des décisions contradictoires.
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1. Le sponsor invisible
Tout d’abord, le plus fréquent. Il est très facile à identifier …par son absence !
Il disparaît dès le Kick-Off
Le plus souvent, il ne répond pas aux mails ou appels
Bien entendu, il est débordé (ou pas motivé)
🎯 Conséquences :
Aucune décision stratégique
Le projet tourne en rond
L’équipe perd confiance et énergie
💬 « Vous ne comptiez pas trop sur lui… mais vous serez quand même déçu. »
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2. Le sponsor politique
Ensuite, un profil assez courant lui aussi !
Il évite les conflits
Régulièrement, il est toujours d’accord avec le dernier hiérarchique qui a parlé
Jamais, il ne s’engage sur rien !
🎯 Les problèmes posés :
Ambiguïté constante
Aucune prise de risque
Le chef de projet devient le fusible idéal
💬 « À moins d’avoir une vocation comme paillasson, protégez vos arrières. »
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3. Le sponsor instable
Enfin, le dernier profil, plus rare mais pas facile au quotidien !
Il a Mille idées par jour, mais aucune priorisée
Enthousiaste, il est aussi très… dispersé !
Sa spécialité : changer de direction sans prévenir
🎯 Au quotidien ::
Scope mouvant
Équipe en perte de repères
Fatigue et démotivation rapide
💬 « Le ‘génie inspiré’, c’est sympa au ciné… mais pas en projet. »
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Les 5 comportements du sponsor idéal
Un sponsor efficace donne une vision claire : il pose un cap lisible et partagé. En expliquant pourquoi le projet existe et ce qu’il doit transformer, il apporte du sens et motive l’équipe.
Il valide les choix structurants : organisation, priorités, budget. En tranchant rapidement, il rassure les équipes, aligne les parties prenantes et maintient la cohérence du projet.
Il sait débloquer les ressources : sans arbitrages rapides sur les moyens, le projet s’essouffle. Le sponsor facilite l’accès aux bonnes personnes, aux budgets et aux outils pour avancer.
Il prend position dans les conflits : le chef de projet n’est pas laissé seul. En soutenant publiquement l’équipe et en assumant ses choix, il légitime le collectif et renforce sa crédibilité.
Il tient ses engagements : sa parole vaut acte. En respectant ce qu’il dit, il incarne la confiance et inspire les équipes.
🔑 En résumé : le bon sponsor est présent, clair, légitime, décisif et aligné.
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✍️ À propos
Tannguy Le Dantec — L’allié des Directeurs de projets