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Bon, je vous le concède, le vrai profil ennéagramme est « Battant’. Mais « Winner », ça le fait bien et je me suis bien mis dans le profil pour le coup ! Faut que ça claque !

Euh, ok, mais c’est quoi un « Battant » ?

Le battant, c’est le troisième profil de personnalité de l’énnéagramme, très prisé dans certaines entreprises mais, comme tout le monde, il a un côté jardin et un côté cour.

Côté Jardin(Forces)

Les personnes de profil 3, dit battant, sont des personnes efficaces, très orientées sur le résultat. Ce qui est important pour elles est de parvenir au but et de montrer ainsi qu’elles réussissent. Pour cela, elles déploient une grande énergie avec un sens pragmatique certain. Très opérationnels, en phase avec les attentes des entreprises actuelles, ce sont de bons collaborateurs et de bons commerciaux, soucieux d’atteindre les objectifs fixés par leur hiérarchie. Ils sont capables de motiver leurs équipes, pour peu que leurs équipiers fonctionnement sensiblement de la même façon.

  • Adjectifs : Travailleur, vif, fonceur, orienté sur l’objectif, le résultat et la réussite, efficace, enthousiaste, énergique, optimiste, ambitieux

 Côté Cour (limites)

Leur souci de la réussite les rend assez peu perméables aux finasseries qui pourraient se mettre en travers de leurs objectifs, en particulier à tout ce qui est « État d’âmes » qui leur semble une perte de temps au détriment des objectifs. Souvent individualistes dans leur réussite, ils ont parfois du mal à prendre en compte le travail d’équipe, source de lenteurs et de risques d’échec. Soucieux de montrer leur succès, ils aiment les signes ostentatoires de réussite, et peuvent finir par donner une image d’eux flatteuse mais ne correspondant pas à leur personnalité intime, avec un possible décalage entre leur image publique et leur identité réelle.

  • Adjectifs : parfois impatient, inattentif aux sentiments et à l’aspect humain, compétitif, expéditif, trop concerné par sa promotion personnelle et trop en quête d’expansion

Motivation principale : Veut s’affirmer, se distinguer des autres, être remarqué, être admiré et impressionner les autres.

Convictions, formules préférées :  Je suis ce que je fais. Je suis un battant, un Winner. Je ne lâche jamais. Tout me réussit.

La phrase qu’il ne dira sans doute jamais : J’ai échoué.

Et boum, ils deviennent chef de projet !

La bonne nouvelle, c’est que le projet va avancer ! La mauvaise nouvelle, c’est que vous allez sacrément mouiller le maillot !

L’engagement et l’enthousiasme des battants font merveille dans les entreprises orientées résultats. Ils ne se posent pas trop de questions tant que l’objectif à atteindre est clair. Ils se dirigent dans des métiers où les résultats sont facilement mesurables, visibles et relativement rapides. Ce sont de bons commerciaux, de bons entrepreneurs ou indépendants qui vont faire en sorte que « ça marche », des hommes d’affaires capables d’entrainer une équipe si besoin mais comptant d’abord sur eux pour réussir.

Mais, à un certain moment, leur évolution se heurte à deux problèmes :

D’une part, ils arrivent à des postes de management ou de conduite de projets. Par nature, ce sont des postes dont la réussite n’est pas facile à mesurer. En outre, cela suppose que l’équipe dans son entier fasse des performances, or il n’y a pas que des « winners » dans les équipes. Ils auront tendance à éliminer les maillons faibles selon eux, ce qui appauvrit sans doute la richesse de l’équipe et l’intelligence collective. Il faut que ça avance. De fait, ils ne vont pas favoriser la créativité, les nouvelles façons de faire qui peuvent les mettre en échec, plus globalement les transformations à long terme, la recherche. Ils préféreront les projets rapides et concrets, aux incertains projets R&D.

D’autre part, ils ne supportent pas l’échec. Et s’il est bien un lieu source d’échec, ce sont les projets ! Face à une difficulté dans le travail, ou dans l’impossibilité de montrer leurs talents, ils vont plus facilement que d’autres partir ailleurs. Ce sont des adeptes du changement de niveau 1, c’est-à-dire qu’ils ne font que déplacer le problème ailleurs. Pour progresser, il faut regarder une situation d’échec droit dans les yeux, avec authenticité, et en tirer des conclusions réelles pour remettre en cause un mode de fonctionnement. Et ainsi passer à un changement de niveau 2 et à une nouvelle façon de faire.

On fait quoi du coup ?

Les battant ont une énorme qualité, c’est qu’ils sont pleins d’énergie, de volonté, de pragmatisme. Si les choses avancent dans un projet, quand ils acceptent ce rôle risqué et parfois peu valorisé de chef de projet, c’est souvent grâce à eux. C’est juste que l’échec leur est in-ssu-por-ta-ble ! Lorsqu’ils décident d’accepter un risque plus important, et de ralentir le rythme, pour eux et leur équipes, ce sont d’excellents chefs de projets. A condition d’accepter de jouer collectif…

Pour ma part, face à un chef de projet battant, je travaille sur 5 points :

  1. J’identifie avec eux leur enjeu personnel. Ce n’est pas forcement celui du projet…
  2. Je regarde qui est le sponsor et la relation entre sponsor/chef de projet. Ces profils sont sensibles à cette relation.
  3. Je les aide à organiser l’équipe en fonction des forces de chacun. Tous ont à apporter au projet.
  4. Je les invite à faire de la méditation. Bon, c’est vrai qu’ils m’écoutent rarement mais pourtant…s’ils savaient…
  5. Je prends des vitamines car suivre un battant en action sur un projet, faut avoir la santé :-> !

Battants, vous êtes adorables !

Prenez le temps de vivre, de vous arrêter !

Prenez le temps d’être vous-mêmes

Prenez le temps d’écouter!

Vos proches vont tellement aimer ça !