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Il est un sujet compliqué et polémique par excellence : c’est le rapport entre coachs et « psy » ! « Psy » au sens large : psychologues, psychothérapeutes et psychiatres. Je serais tenté de reprendre le titre de Jacques Séguéla : « Ne dites pas à mon psy que je suis coach, il me croit pianiste dans un bordel ! »

5 ans ou 5 semaines d’études ?

L’incompréhension  entre les « psy » et les coachs est assez forte et totale. En particulier car les psychologues ne comprennent pas pourquoi les coachs existent, avec une formation de quelques semaines, là où eux ont passé 5 ans d’études. Ma foi, je dois reconnaitre qu’ils ont raison !

Il est vrai aussi que le titre de coach est mis à toutes les sauces. N’oublions pas que le terme vient à l’origine du sport, des coachs sportifs, ou des coachs d’artistes.  Puis il a été mis progressivement à tous les goûts avec les coachs en séduction, coachs alimentaires, coachs en relooking, etc. Bref, de manière générale : coach, c’est la personne qui aide, qui soutient. A comparer avec l’étymologie des deux mots suivants :

  • Thérapeute vient du grec « thérapeutiques » qui signifie : qui prend soin de.
  • Psychologie : se définit comme la science de  l’âme : de la grecque puche (qui signifie l’âme ou l’esprit) et logos (qui signifie langage, raison, science, discours ordonné)

Une frustration légitime, qui n’est pas sans rappeler l’opposition en son temps entre les psychologues et les hommes de foi. En quoi, à l’époque, ces psychologues venaient-ils s’occuper des problèmes de l’esprit, domaine réservé des hommes de Dieu ? Les coachs ne seraient-ils pas les psychologues de l’époque ?

Ce qui agace le « psy » – moins les psychiatres, médecins et au-dessus de la mêlée –  c’est que les entreprises s’adressent à des coachs pour régler des problèmes ou des questions qu’elles pourraient adresser à des psychologues. Ce sont des coachs qui y répondent…Comment en est-on arrivé là ?

Dans l’entreprise : psy ou coach ?

Je n’ai pas la présentation de faire l’histoire du coaching, mais il semble quand même que la science est récente (Découvrir le coaching – 2e éd. Broché – 6 mars 2013– Vincent Lenhardt). Ces dernières décennies, les entreprises se sont rendues compte que la performance de l’entreprise reposait en bonne partie sur la performance des individus. En particulier dans un premier temps sur celle des dirigeants et cadres supérieurs et de leurs équipes.

La question a donc été de savoir comment faire pour optimiser cette performance. Ils ont découvert que certaines équipes sportives fonctionnaient mieux que d’autres grâce au « mental ». Timothy Gallwey affirmera que le principal adversaire du sportif n’était autre que lui-même. D’où l’idée de transposer à l’entreprise ce qui avait été mis en place dans le sport.

Un second phénomène a amplifié le phénomène. Les entreprises ont orienté la performance sur l’individu. Pour de bonnes ou mauvaises raisons :

  • Le groupe est un danger, donc les performances seront individuelles. Une efficace façon de résoudre la lutte des classes.
  • Une autre hypothèse repose sur la spécialisation très forte des métiers, qui rend difficile d’identifier des populations importante et homogènes sur un même métier.

Chacun choisira sa version.

Face à l’individu, il faut alors des solutions individuelles. Si un cadre a des objectifs élevés individuels, il faut donc lui donner une réponse et un soutien individuels. Avec comme objectif bien précis de résoudre tel type de comportement pour être plus performant.

C’est sans doute ainsi que le loup est rentré dans la bergerie ! Des personnes ont été chargées de s’occuper de la « performance psychique » individuelle de quelques personnes. Les coachs sont rentrés dans l’entreprise !

Pourquoi les entreprises ne se sont-elles pas adressées à des psychologues me direz-vous ?

Là aussi, mon hypothèse repose sur la mauvaise presse des « psycho »dans les entreprises. Un psy, c’est une personne qui s’occupe des « fous » et des dépressifs dans la vision commune. En France et dans les entreprises en particulier. Il n’est pas possible d’envoyer un collaborateur chez le psy, cela revient à lui dire qu’il a un problème. Chez un coach, oui, cela revient à lui dire qu’il a un potentiel.

Pour exemple de cette mauvaise image des psys dans l’entreprise, ces nombreux psychologues du travail qui sont devenus RH mais n’ont jamais osé le mettre en avant, trop mal perçu. Tout au plus diront-ils : oui j’ai une formation de psychologue du travail mais aussi un Master RH.

En synthèse de ce constat, il est évident que la formation des coachs est sans commune mesure avec celle des psychologues et psychothérapeutes, sans même parler des psychiatres.  Mais plusieurs différences dans la pratique expliquent aussi la situation actuelle.

A suivre