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Mais pas un expert Miami !Le titre « Expert » reprend une caractéristique courante du profil Observateur de l’énnéagramme.Nous arrivons ici dans la troisième partie du modèle, la partie mentale. Elle regroupe les personnes qui vont privilégier la réflexion face aux événements de la vie. C’est le cas des observateurs, très cerveau gauche ! Mais tous les experts ne sont pas des observateurs bien entendu!

Côté Jardin (forces)

Les personnes de profil 5, dit Observateurs, sont des collaborateurs réfléchis, qui aiment prendre des décisions une fois analysée la situation sous tous ses angles. Très à l’aise avec tous les aspects organisationnels et techniques, ils font preuve d’une grande autonomie dans leur travail, et ne demandent pas de reconnaissance particulière. Capables de rester calme quand souple la tempête, ils auront souvent une vision précise et argumentée de ce qu’il faut faire, pour peu que vous demandiez leur avis.

  • Adjectifs : Autonome, peu exigeant, sobrement bienveillant, savant, interrogatif, objectif, réfléchi, bon en période de crise, discret,

Côté Cour (limites)

Ils peuvent souvent passer pour des personnes distantes et froides car l’expression des émotions n’est pas leur point fort, pas plus que le travail en équipe. Ils ont une sainte horreur de perdre leur temps, de voir débarquer des personnes à l’improviste ou des décisions prises à l’arrache. Ils ont souvent du mal à comprendre que la raison n’est pas la seule façon de prendre des décisions, que l’affect peut y jouer un grand rôle. De fait, ils ont souvent raison mais sont les seuls à le savoir, et vont se replier dans leur coin. Les relations humaines leur sont difficiles et ils peuvent facilement s’isoler dans leur « refuge ».

  • Adjectifs : aussi parfois détaché, secret, trop réservé, timide, lointain, avare de sentiments et trop soucieux de son intimité.

Motivation principale :« Ils voudraient posséder le savoir, comprendre l’environnement, avoir toutes les solutions afin de se défendre contre les menaces de l’environnement. »

Convictions, formules préférées : Je sais, je maitrise, Factuellement.

La phrase qu’il ne dira sans doute jamais : Passez chez moi à l’improviste.

Si je devais les résumer : A quoi sert d’avoir raison tout seul ?

Et boum, ils deviennent chefs de projets !

La bonne nouvelle, c’est que le projet va être bien structuré, organisé, clair. La mauvaise nouvelle, c’est que l’ambiance sera froide et la cohésion d’équipe secondaire.

L’esprit d’analyse et le sérieux des observateurs fait merveille dans tous les métiers scientifiques ou dépendant de la logique. Pour eux, 1+1=2, c’est une évidence. Les filières ingénieurs et scientifiques sont faciles pour eux, mais plus globalement toutes les filières où le savoir est reconnu et valorisé. Pendant des longues années, le « savant » a été très reconnu socialement, et les décisions se faisaient dans bien des domaines en fonction du savoir. Assez rapidement, ils deviennent de bons experts de leur secteur.

Mais, à un certain moment, leur évolution se heurte à deux problèmes :

  • D’une part, ils arrivent à des postes de management. Ils vont rencontrer les mêmes problèmes que les perfectionnistes. Conduire une équipe projet, c’est beaucoup de relationnel et c’est très compliqué pour un observateur. Ils ont horreur des « small talk », de parler pour ne rien dire. Ils vont donc édicter des principes de fonctionnement clairs pour se protéger, les réunions projet seront efficaces, à l’écoute mais avec le minimum d’émotions. Ce fonctionnement froid ne permet pas à l’équipe de facilement se fédérer, de se construire. Ils seront également très démunis face à un collaborateur ou équipier en souffrance et ne comprendront pas ce que viennent faire ces émotions dans un environnement professionnel. Ils compartimentent vie privée et vie professionnelle et entendent que les autres fassent de même.
  • A l’heure du boum de l’intelligence émotionnelle et de l’intelligence collective, les observateurs ne sont pas les mieux armés. Leur savoir, leur expertise sont aujourd’hui concurrencés par internet et ils ne sont plus les détenteurs du savoir comme autrefois. Surtout, les nouvelles idées ne viennent plus de la profondeur, de creuser un sujet à fond, mais de la cross-fertilisation entre les domaines, entre les personnes. Le savoir aujourd’hui est transverse, ils doivent donc apprendre à partager le leur et à créer de la richesse collective. Fini le temps du savant dans son antre…

 On fait quoi du coup ?

Les observateurs ont une énorme qualité, c’est qu’ils sont efficaces et pragmatiques, avec une compréhension fine de l’environnement. Ils donnent un environnement clair à l’équipe projet. Mais sans y mettre d’affect, ou si peu car toute intrusion dans leur intimité leur est in-ssu-por-ta-ble ! Lorsqu’ils parviennent à mettre un peu de chaleur et d’émotions dans leurs relations avec les équipiers, ils deviennent de très bons chefs de projets, plus empathiques et inclus dans l’équipe. Pour ma part, face à un chef de projet observateur, je travaille sur 5 points :

  1. Aller déjeuner avec l’équipe, prendre le café et parler du beau temps !
  2. Nommer un gestionnaire de projet communiquant et convivial,
  3. Prévoir de démarrer certaines réunions de projet par un tour de table émotionnel (genre humeur du jour etc..)
  4. Travailler avec la roue des émotions ou la CNV (pour comprendre qu’il existe d’autres émotions que « Je vais bien » et « Je ne vais pas bien »…)
  5. Organiser des réunions de créativité (mais avec un animateur pas observateur surtout!)

Observateurs, vous êtes adorables !

Cultivez vos émotions, c’est ça la vie !

Écoutez les émotions des autres !

Donnez de l’affection, ce n’est pas pareil qu’avoir de l’affection… (il n’y a pas d’amour, uniquement des preuves d’amour…)

Vos proches vont tellement aimer ça !

Vous avez un chef de projet perfectionniste ? C’est ici !

Ou bien Battant ?

Ou bien Altruiste ?

Ou bien Créatif ?