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Le profil 8 de l’ennéagramme est le plus souvent appelé « Chef », mais ce terme a le mérite d’irriter par nature certaines personnes. Le terme « Protecteur » est plus positif, en tous cas dans la culture française.

Côté Jardin (forces)

Les personnes de profil 8, dit protecteur, sont à la recherche de justice et ont appris à se battre pour cela. Combattifs, ils aiment l’opposition et se confronter aux autres. Doués le plus souvent d’un certain charisme naturel, ils font preuve d’autorité, avec une facilité certaine pour le passage à l’action. Ils aiment s’appuyer sur des personnes dignes de confiance qu’ils ont pris le soin de tester en les confrontant et qui, alors, intègrent leur cercle de confiance et de protection. Bourrés d’énergie, ils sont infatigables pour atteindre leurs buts, avec une volonté d’y arriver et de contrôler leur environnement sans faille. Ils aiment les relations franches et directes, que les choses soient claires.

  • Adjectifs : En quête de justice, direct, fort, magnanime, assertif, confiant, intense, protecteur des autres et orienté sur l’action.

Côté Cour (limites)

Leur volonté de se montrer fort les fait parfois paraitre durs, surtout s’ils considèrent que la personne en face est faible selon eux. Volontiers agressifs pour tester la résistance de l’autre, ils sont souvent volontairement intimidant et peu soucieux des états d’âmes des personnes en face, en particulier si elles ne font pas partie de leur clan. Parfois un peu binaire – « Vous êtes avec moi ou contre moi », ils sont souvent impatients et pas toujours à l’aise face à des situations complexes ou politiques. Ces situations peuvent déclencher des colères fréquentes et fortes, mais vites oubliées par eux (mais pas par les autres). S’ils se sentent trahis, ils peuvent devenir très rancuniers et vous attendre des années « au coin du bois ».

  • Adjectifs : mais aussi parfois intimidant, impressionnant, excessif, exigeant, impatient, dominateur et impulsif.

Motivation principale :Voudraient être autonomes, prouver leur force et résister à leurs faiblesses, être importants dans leur monde, dominer l’environnement, et rester aux commandes des situations qu’ils vivent.

Convictions, formules préférées :  Je suis le plus fort, je résiste, je me bats.

La phrase qu’il ne dira sans doute jamais : Je suis faible…

Si je devais les résumer : Never complain, never explain (pas de jérémiades, pas d’explications).

Et boum, ils deviennent chefs de projets !

La bonne nouvelle, c’est que le projet va avancer et que l’équipe aura des directives claires, des décisions rapides et un certain niveau de sécurité. La mauvaise nouvelle, c’est que le management du chef de projet protecteur est parfois un peu direct, voire « cash » et un brin autoritaire.

Naturellement attiré par la conduite d’équipe, le profil protecteur fonctionne très bien dans les organisations et entreprises où l’on aime se « dire les choses », où il faut de l’engagement et ne pas faire sa « chochotte » selon eux. Ils vont se diriger assez naturellement vers des rôles d’encadrement, dont celui de chef de projet. Ils sont très efficaces pour organiser et distribuer le travail et faire tourner l’équipe. Surtout si c’est leur équipe avec laquelle ils vont créer des liens et des relations de confiance.

Mais, à un certain moment, leur évolution se heurte à deux problèmes :

  • D’une part, ils se heurtent aux organisations complexes et matricielles actuelles. L’équipe projet ne vit pas en vase clôt, par nature, où le protecteur règne mais sont beaucoup plus ouvertes et complexes. Cela rend leur fonctionnement au quotidien plus politique et permet moins à ce profil de chef de projet de jouer son rôle de protecteur. L’équipe projet, c’est poreux. Les équipiers ont souvent des comptes à rendre à plusieurs personnes, et pas uniquement au chef de projet. C’est compliqué à vivre pour ce chef de projet de composer sans arrêt.
  • Plus généralement, l’environnement est devenu très complexe et subtil, et il est bien difficile de faire le tri entre le blanc et le noir. Tout devient gris et politique, les réorganisations se succèdent, le sens se perd souvent. L’action n’est pas toujours LA réponse aux difficultés, il faut aussi savoir nager entre deux eaux, faire preuve d’un peu de sens relationnel, savoir perdre un coup pour en gagner deux autres ensuite. Cette approche n’est pas le fort du protecteur, surtout quand ce n’est pas lui qui tire les ficelles. Il est obligé alors de subir, ou s’il est une situation que le protecteur n’aime pas du tout : c’est subir et faire le gros dos.

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On fait quoi du coup ?

Les protecteurs ont une énorme qualité, c’est qu’ils sont énergiques et rapides, combattifs et pugnaces. Ils sont très capables de fédérer une équipe et ils aiment ce fonctionnement d’équipe. A condition toutefois de ne pas perdre la face car l’idée d’être en situation de faiblesse ou « d’humiliation » leur est in-ssu-por-ta-ble ! Lorsqu’ils parviennent à mettre un peu de nuances dans leurs jugements, et d’eau dans leur vin, ils deviennent de très bons chefs de projets, plus empathiques et politiques. Pour ma part, face à un chef de projet protecteur, je travaille sur 5 points :

  1. Je lui dis « Non  » et je le confronte car c’est le préalable à toute crédibilité de leur part,
  2. Je ne baisse pas la garde, rien n’est jamais acquis,
  3. Nous travaillons sur le ressenti des équipiers, leur perception,
  4. Nous apprenons à jouer les démineurs avec les stakeholders,
  5. Comment libérer l’énergie ou la colère autrement que sur les équipiers…Bon sujet!

Protecteurs, vous êtes adorables !

Avouer ses émotions, ce n’est pas être faible (au contraire)

Tout le monde n’a pas envie d’être confronté, restez zen…

Le monde est tout en nuances, et vous aussi…

Vos proches vont tellement aimer ça !

 

Vous avez un chef de projet perfectionniste ? C’est ici !

Ou bien Battant ?

Ou bien Altruiste ?

Ou bien Créatif ?

Ou bien Expert ?

Ou bien Loyaliste ?

Ou bien Epicurien ?