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Pas d’affolement ! Il est possible de survivre à un chef de projet perfectionniste! Enfin, à priori…Certains ne sont plus là pour témoigner :-> !

Dis Papa, c’est quoi un perfectionniste ?

Alors, là, tu vois, cette bouteille de lait etc..

Plus sérieusement, le perfectionniste est un des 9 profils de l’Ennéagramme. Comme tous les autres , il a un coté jardin et un coté cour.

Côté Jardin (forces)

Les personnes de profil 1, dit perfectionniste, sont d’excellents collaborateurs, scrupuleux et soucieux de faire leur travail le mieux possible. Ils ont le souci du détail, du progrès et de faire de la meilleure façon possible. Ce sont souvent des travailleurs acharnés, n’hésitant pas à refaire un travail s’ils ne le jugent pas à niveau selon eux. Ils sont très honnêtes, ponctuels, fiables et responsables. Ils aiment les règles de fonctionnement établies et claires, et que tout le monde les respectent. Ils sont également à l’aise dans des activités demandant peu d’affect.

Adjectifs : Consciencieux, responsable, orienté sur l’amélioration, consistant, se contrôlant, précis, normes de qualité élevées, clair, orienté sur le détail, compréhensif.

Côté Cour (limites)

Leur souci de la perfection les rend assez inflexibles à d’autres façons de faire les choses. Ils savent comment le travail doit être fait et c’est suivant leur protocole à eux. C’est comme ça et pas autrement ! Très autocritique envers eux-mêmes, ils le sont également avec les autres, avec l’art avancé de mettre le doigt précisément sur ce qui ne va pas. Ils sont souvent déçus de n’avoir pu faire les choses assez bien et en éprouvent du ressentiment contre eux-mêmes et les autres. Souvent tendus sans en avoir conscience, ils voient le travail avant tout comme un devoir et non comme un plaisir.

Adjectifs : parfois critique, inflexible, obstiné, dans le jugement, plein de ressentiment et autocritique.

Motivation principale

Voudraient avoir raison, viser plus haut et tout améliorer, être cohérents avec leurs idéaux, se justifier, être au-delà des critiques afin de ne pouvoir être condamnés par personne. « Je ne suis jamais assez bon et pourtant je dois être le meilleur. » Convictions, formules préférées :  Je dois, il faut, on doit, tu devrais. Les choses ne sont jamais assez bien.

Et Paf, un jour, ils deviennent chef de projet!

La bonne nouvelle, c’est que un chef de projet perfectionniste va vous expliquer clairement et précisément ce qu’il veut ! La mauvaise nouvelle, c’est que vous n’êtes pas là pour rigoler!

La rigueur et le sérieux des perfectionnistes font merveille dans bon nombre de métiers, souvent techniques et demandant un souci du détail et de la précision. Efficaces, ne remettant pas en cause l’entreprise ou l’organisation pour peu que chaque chose ait une place et que chaque chose soit à sa place, ils progressent rapidement au fil des années. Et un jour, ils deviennent chef ou sponsor projet. Ce sont des chefs de projet qui ont des réunions de projet carrées, les compte-rendus sont clairs, la réunion commence à l’heure et les rôles sont clairs ! Certes, tout cela manque un peu de fun…

Mais, leur évolution se heurte rapidement à deux problèmes !

D’une part, conduire une équipe de projet est un travail subtil, avec des côtés humains qui sont tous sauf rationnels et parfaits. Une équipe est composée de bons éléments et de moins bons, il est difficile pour eux de l’accepter et de tirer parti des forces de chacun. Ils vont également vouloir être exemplaires et vont s’appuyer sur cette exemplarité pour manager leur équipe. Ce sont des managers qui ont du mal à diriger une équipe quand ils ne savent pas faire eux-mêmes le travail de leurs collaborateurs. Or, c’est de moins en moins possible dans l’environnement professionnel actuel, où les métiers et savoirs sont de plus en plus complexes. Et encore moins dans un rôle transversal comme chef de projet.

D’autre part, l’environnement VUCA qui se développe crée des conditions changeantes, où les règles sont beaucoup plus floues qu’auparavant. Il faut s’adapter vite et les règles changent sans avoir toujours été clairement expliquées ou partagées. La souplesse, l’agilité sont des comportements recherchés mais ce n’est pas la force des perfectionnistes… En outre, dans de nombreuses situations, il devient impossible de faire bien son travail par manque de ressources. Il faut apprendre à travailler de manière dégradée, en essayant de faire « au mieux » son projet…Faire « au mieux » est un concept qui échappe aux perfectionnistes.

Que faire, Docteur ?

Les chefs de projet perfectionnistes ne sont pas de mauvais chevaux, c’est juste que la peur de mal faire est in-su-ppor-ta-ble! Dans le fond, ils ont tellement envie d’être de bons project leaders : bienveillants, à l’écoute. Bon, c’est vrai, des fois, cela ne saute pas au nez comme une évidence.

Plutôt que de vous donner des recettes toutes faites, je vais juste vous dire comment je travaille moi avec des chefs de projets perfectionnistes, en 5 points.

  1. Je leur demande ce qui est le plus important pour eux, je leur fait valider. Un bon contrat de départ, c’est la base!
  2. Je les tiens au courant, régulièrement, comme un métronome. Si j’ai une question, je leur demande. Si je change le contrat, je leur dit.
  3. Je leur fait valider chaque livrable. Et quand c’est du bon boulot, je leur demande « C’est OK, ça vous va ? ». Faut que ça sorte!! Moi qui aime faire les choses en grande autonomie, je m’adapte.
  4. Un jour, ils finissent par se détendre. Alors, je tente un peu d’humour. Léger. Ils aimeraient tellement savoir rigoler eux-aussi mais on ne leur a jamais appris! Un perfectionniste qui tente une blague à deux balles, c’est tellement touchant!
  5. Je ne relâche jamais la garde. Avec un peu de chance, il/elle va commencer un travail sur le lâcher-prise, ça va faciliter la relation mais un seul faux pas et je repars au début!

Perfectionnistes, vous êtes adorables!

Prenez le temps de sourire !

Prenez le temps de faire confiance !

Prenez le temps de vivre!

 

Vos proches vont tellement aimer ça!