Quel est son chemin vers l’Excellence ?
Je l’ai déjà partagé dans des posts précédents, selon moi, l’Excellence a deux piliers :
- Un pilier d’expertise acquise dans son domaine de prédilection, sa passion.
- Un pilier de connaissance de soi, suffisante pour dépasser son propre frein personnel.
Se pose alors la question de l’identification de son frein personnel. Ce frein qui vous empêche d’accéder à excellence ! Lequel parmi 9 freins principaux, est le mien. Comment l’identifier ?
9 jours et 9 stratégies vers l’Excellence
Théorie…
L’idée est simplissime pour trouver son frein personnel : tester un chemin vers l’excellence par jour, pendant 9 jours consécutifs. Chaque test doit réunir 2 conditions :
- être une action concrète, réalisable et simple.
- impliquer l’autre, quelqu’un, une personne. Pas de test sans Sparing partner (volontaire ou pas)!
En effet, intellectuellement, tout est facile. C’est dans la réalisation, face à l’autre, que la difficulté apparait !
A priori, certains chemins seront plus difficiles que d’autres. C’est celui qui me fera le plus souffrir, le plus rude qui sera mon chemin vers l’Excellence. Chacun le sien…
… et pratique
Les grands discours, c’est bien. La mise en pratique, c’est mieux. J’ai donc expérimenté l’idée. Ce qui suit est mon vécu pendant 9 jours (presque) consécutifs de quête de mon chemin vers l’Excellence.
Mes 9 jours d’expérimentation
J1 – 13 février : Le sentier de l’engagement
Cela consiste à prendre un engagement dans la durée, à ne pas changer d’avis quand l’activité, la relation devient aride, difficile, ennuyeuse, quand la frustration et la douleur apparaissent. Le frein associé est le papillonnage, le manque de constance, trop d’actions variées, légères, superficielles, la recherche du fun à tout prix.
La façon de tester cela est de prendre un engagement dans la durée pour une activité qui ne génère pas de plaisir particulier, avec des cotés arides.
Cela tombe bien, aujourd’hui, c’est l’Assemblée Générale de l’Association Coaching Citoyen que je préside depuis 4 ans et que j’ai créée avec Valérie. Mon engagement vis à vis de la nouvelle présidente, Juliette, est de passer le relais dans les meilleurs conditions au nouveau bureau, alors que j’ai une envie (folle) de passer à autre chose et que la paperasse qui reste à faire n’est pas fun du tout.
Ce sentier est pour moi très facile, je finis ce que je commence en général, c’est naturel. Facilité de 1 sur 10. Pour un premier test, c’est parfait !
J2 – 14 février : Le sentier de l’humilité
L’humilité, c’est être capable de demander de l’aide. Tendre la main, mettre sa fierté à sa juste place. C’est aussi accepter de se prendre en compte soi, s’occuper de soi et pas systématiquement des autres. Le frein associé est l’orgueil d’aider l’autre, l’oubli de soi pour ne pas affronter sa propre personne.
Concrètement, pour moi, c’est démarcher en appels sortants quelques personnes que je ne connais pas. Faire du commercial dans le dur. Décrocher le téléphone et en avant ! C’est donc ce que j’ai fait, le mardi 14 février 17, assez facilement car mon quotidien. Accueil plutôt sympa de mes 2 prospects (effet St Valentin sans doute ! :->). Mais à mes débuts d’indépendant, j’en avais des sueurs froides, je bafouillais, je ne trouvais pas mes mots, j’avais honte de me vendre. Aujourd’hui, quelques centaines de coups de fils plus loin et un cancer (y a pas mieux que l’hôpital pour travailler son humilité et demander de l’aide), c’est presque neutre à défaut d’être agréable.
Niveau de difficulté : 4 sur 10 pour moi, mais de 8 sur 10 il y a encore quelques années.
J3 – 15 février : Le sentier du Pardon
Le pardon est un chemin parfois bien ardu pour certaines personnes. Elles vont se rappeler de ceux qui, leur ont manqué, parfois des années après. Être capable de pardonner est un chemin vers l’Excellence. Le frein associé est la vengeance, une vision un peu manichéenne de la vie, avec moi ou contre moi.
Concrètement, ce chemin est déconcertant pour moi. Je n’ai pas le sentiment de devoir pardonner à quelqu’un. J’ai cherché…Vraiment. Mais je n’ai personne en tête qui me vienne en me disant « Celui-ci, je l’attends… ».
Par contre, je pense que des personnes peuvent penser ça de moi :-> J’ai donc décidé d’appeler une ancienne relation que j’ai mise en difficulté fin 2015. Bon, je n’ai pas réussi, cela ne répond pas. J’ai laissé un message, puis rappelé encore une fois ou deux.
En ce mardi 28 février, je vais ré-essaiyer. …Sentier mystérieux pour moi…Et le sentiment d’avoir mis la pression sur la personne en face, sans le vouloir. 4/10
J4 – 16 février : Le sentier de la simplicité
La simplicité, c’est ne pas jouer un rôle, être soi sans en rajouter, sans vouloir être plus « brillant » que ce que l’on est. Le frein associé est la volonté de se présenter plus beau qu’on est, donc plein de succès, d’honneur et de réussite, avec comme conséquence une sur-activité permanente qui évite de se voir tel que l’on est vraiment.
Concrètement, cela passe par l’acceptation de l’échec. Sans jouer sur les mots. Simplement. Sans sortir le passe-partout. « Je n’ai pas échoué, j’ai appris ». En l’occurrence j’ai échoué commercialement sur l’activité de retour à l’emploi après cancer ou burnout. La marque et-Maintenant est en fermeture, le site vient de disparaître…
Pour cela, j’ai rappelé un ancien partenaire qui avait cru en moi et où je n’avais pas été aussi
investi qu’il aurait fallu sans doute. Expliquer à quelqu’un qui réussit (une boite de 0 à 100 personnes en 8 ans quand même !) où on a échoué. Simplement. C’est un bon exercice ! J’ai appelé, on a convenu d’un diner. Ce sera le 27 février !
Il a été surpris de mon approche. Il s’est même demandé si j’allais bien, si je n’étais pas en train de mettre de l’ordre dans ma vie avant trépas !:-> Mais non ! Amusant de voir que la recherche de l’excellence peut faire cet effet…Mais je suis fier de la démarche, j’ai été simple et authentique aussi, diner productif à tout point de vue. 3/10
J5- 17 février : Le sentier de l’estime de soi
Chère estime de soi! Un cadeau de naissance dans bien des cas, conforté par l’enfance, ou pas. Le manque d’estime de soi, c’est le regard de l’autre. C’est donner les clés à l’autre de ce que je dois penser de moi, de mon humeur, de mon bonheur. Le frein est une grande dépendance à la relation, des hauts et des bas en fonction de qui je croise ou de ce que je crois comprendre.
C’est en l’occurrence être prêt à entendre un feed-back avec justesse, en prenant le feed-back comme authentique et réel, sans se justifier. Cela tombe bien, j’ai un débriefing avec un groupe ce vendredi, avec qui je travaille depuis 4 mois. Je vais les solliciter sur un feed-back de mon accompagnement, l’occasion pour eux de travailler sur le sujet.
Chose faite le vendredi 15 février. Retours plutôt positifs, quelques améliorations, merci à eux. Il est vrai que la confiance en soi fait partie de mon package de départ, et que j’attends assez peu du retour des autres (en compliments ou en critiques). J’ai longtemps pas vu l’intérêt des feed-back, ou des compliments…à tort. Mais c’est un sentier où je suis à l’aise. 1/10
Jour 6 – 18 février : Le sentier de la confiance
Ne pas prêter aux autres des intentions qu’ils n’ont pas, faire confiance simplement, être capables de déléguer. C’est un joli sentier, dont le frein se situe au niveau du contrôle, de la méfiance. La phrase culte « La confiance n’exclut pas le contrôle » est symptomatique de ce frein. Si, la confiance exclut le contrôle mais n’exclut pas l’échange, la coopération et ne signifie pas laissez-faire non plus.
Pour cela, j’ai décidé de faire confiance à un partenaire avec qui je monte un programme de formation. On se connait depuis peu, premier contact fin janvier. Il m’a proposé un programme d’un atelier un peu différent de ce que j’avais en tête, mais j’ai décidé de lui faire confiance, de le suivre. Il est expérimenté, il a un beau vécu, je vais le suivre !
Je lui ai répondu en ce sens, en tâchant d’apporter ma contribution à sa vision. J’ai trouvé ça sympa à faire…Se laisser porter parfois, faire confiance…3/10
J7 – 19 février : Le sentier de l’authenticité
L’authenticité dans ma définition est la capacité à dire dans l’instant ce que je ressens, avec le vocabulaire adapté. C’est à dire être en contact avec ses émotions, dans l’instant, les exprimer. Quelque part, savoir dire « Je t’aime » ou « »Tu comptes pour moi » au bon moment. Le frein associé est l’isolement, la mise en recul, la vie à distance. Souvent, les personnes avec ce frein sont perçues comme secrètes et froides.
Concrètement, j’ai appelé ma mère pour finir de lui dire ce que j’avais commencé à lui dire il y a quelque temps. Elle est âgée, ce serait dommage de louper le coche, mais je n’avais pas encore réussi.
Cette fois, c’est fait. Pas de grande déclaration mais des mots simples. Je vais pas vous faire le détail, mais je suis content.
Elle aussi je crois…
Mais c’est dur ! Niveau de difficulté : 9 sur 10
J8 – 20 février : Le sentier de la tolérance
Par tolérance, je comprends la capacité à entendre l’avis d’un autre qui ne partage pas son référentiel moral, religieux, politique, culturel. C’est prendre en compte l’autre, sortir de la pensée unique. Le frein associé est la rigidité, un niveau d’exigence ou moral hors de propos pour soi et les autres.
Concrètement, c’est très simple, je me suis arrêté discuter avec les personnes qui à Lyon, sont souvent à l’entrée des Métro avec des pancartes et des extraits de la bible… A priori, je n’avais jamais projeter de m’arrêter, j’ai horreur des extrêmes et mon jugement est qu’ils sont extrêmes (présents sous la pluie, la neige brrr..) et intrusifs.
Lundi 20 février, je suis en congés et à Bellecour. Je vois 2 jeunes filles à coté des panneaux. Après un passage de reconnaissance, je m’arrête. On discute. Elles sont témoins de Jéhovah, plutôt surprise de me voir arriver, jeunettes, souriantes, un peu sur la réserve. Elles ont un fascicule sur la dépression sur les jeunes, on bavarde 5 minutes. Puis je pars.
J’ai lu le fascicule, je ne partage pas tout. A la fin un article sur « Le bouclier thermique de la fourmi argentée du Sahara : hasard ou conception ». Ça ne s’invente pas! Mais j’ai fait la démarche, avec calme et écoute. Je suis content, facilité de 4 sur 10 (j’ai fait un tour de reconnaissance et 2 jeunettes, c’est plus facile :->)
J9 – 25 février : Le chemin de l’affirmation de soi
L’affirmation de soi, c’est de pouvoir s’affirmer face au groupe, sans se renier. Il ne s’agit de dominer le groupe mais de faire valoir sa position, de défendre son avis, de l’exprimer avec assertivité. Même si cela peut générer des tensions ou des désaccords. Le frein associé est l’évitement l’oubli de soi, la suite, l’impossibilité de faire face à un conflit.
Le destin me donne un coup de main. Alors que je sors mes courses de la voiture, 2 jeunes habillés sur leur 31 sonnent au portail. Des témoins de Jéhovah en patrouille dans ma rue (ça arrive 2 fois par an en moyenne). On discute, mais cette fois pour moi l’objectif est de m’affirmer sans agressivité. Oui, je me pose des questions existentielles, mais non pas de manière religieuse. Oui, j’ai discuté avec leurs collègues, non je ne partage pas tous leurs points de vue. Oui, j’ai bien eu leur brochure, non je ne souhaite pas aller plus loin (je leur ai même parlé de la fourmi argentée du Sahara, parole!). Et j’ai mes courses à ranger!
Chemin facile mais j’aurais été plus agressif il y a quelques années, donc 3/10.
BILAN DES 9 JOURS
C’est très riche comme expérience. Pas facile mais accessible dans la mesure où il s’agit de ne faire qu’un tout petit pas sur chaque sentier. Sortir de sa zone de confort sans tomber dans la Panic Zone. Mais cela reste un très bon révélateur des chemins les plus difficiles. Pour moi, c’est le sentier de l’authenticité qui est le plus rude : exprimer ses émotions avec justesse et dans l’instant, être dans l’action et pas dans l’observation. Un Everest…
C’est une confirmation du travail que je mène depuis plusieurs années. J’aurais gagné 10 ans et bien des doutes en le faisant lors de ma formation coaching par exemple, ou plus tôt. Cela me permet aussi de réfléchir à un plan d’action de développement personnel plus ciblé.
Et si je dois faire preuve d’authenticité ici et maintenant, j’avoue que je demande souvent pourquoi je me creuse tellement, en quête de je ne sais quoi. Je me fatigue moi-même souvent ! A quoi bon tout ça parfois ? Se faire si mal soi-même ?
D’un autre coté, quand je regarde le chemin parcouru, je me dis qu’à l’heure actuelle je pourrais être ermite, ou tout seul et froid comme un glaçon (genre Daniel Auteil dans un Coeur en Hiver), ou enfermé en crise schizoïde :-> Cela serait ça ma tendance pathologique, à l’opposé de l’excellence…
Au final, je suis capable de dire à mes enfants que je les aime, à ma femme aussi, à des proches qu’ils sont importants pour moi. Il y a encore du boulot. Mais ça vaut le coup. Pour moi. Pour eux.
Plus je travaille vers l’Excellence, meilleur je suis. Coté perso mais aussi coté pro. Comment accompagner directeurs de projets, managers ou dirigeants vers l’Excellence sans la rechercher moi-même ? Comment les aider à surmonter leur frein sans connaitre le mien et le sublimer ? Comment les aider à passer leur plafond de verre sans le faire d’abord moi-même ?
Je vais donc garder ma citation fétiche en ligne de mire même si le chemin est ardu: « Ce n’est pas l’abondance, mais l’Excellence qui est richesse. » – Joseph Joubert
ET VOUS ?
Pour d’autres, j’imagine que d’autres sentiers sont bien plus arides. Le pardon, l’estime de soi, l’affirmation de soi, j’ai des exemples tous les jours ! Ce petit outil de « diagnostic » peut sans doute vous faire gagner un temps considérable dans votre développement personnel, votre leadership et votre excellence.
Mais pour le savoir, une seule solution, il faut le faire…Ce n’est pas grand chose, moins de 15′ par jour, sur seulement 9 jours. Cela fonctionne mais il il y a une seule condition : avoir une personne en face. Le faire tout seul n’a aucun sens!
Si vous tentez l’aventure, votre retour m’intéresse…Si vous voulez partager avec la communauté votre vécu, welcome ! Chaque partage de cette expérience enrichit les autres et vous fait avancer.